New Psychedelia

Des spectacles de lumière liquide et des champignons magiques des années 1960 aux raves techno et aux microdoses d’aujourd’hui, la contre-culture psychédélique se répète. Catalysé par les manifestations internationales en faveur du climat et des droits civiques, par un sentiment d’unité dans la désillusion politique collective et par une forte concentration sur l’individu en tant que partie d’un ensemble plus vaste, un nouveau langage visuel surchargé numériquement est en train d’émerger.

Au cours de la dernière décennie, les œuvres kaléidoscopiques de Leif Podhajsky ont créé un espace unique pour la résurgence du psychédélisme, réinventé pour la culture contemporaine par l’exploration de la relation entre l’organique et le numérique. En soulignant l’acte de perception humaine et la fragilité du monde physique tel qu’il nous apparaît dans notre imagination, l’œuvre de Podhajsky s’adresse à une nouvelle génération d’esprits curieux.

Connu surtout pour ses illustrations d’album saisissantes, nommées aux Grammy Awards, Podhajsky franchit habilement la frontière entre le son et le visuel. Les voix éthérées et réverbérées du premier album de Tame Impala, Innerspeaker, par exemple, sont incarnées dans l’espace visuel de la pochette iconique de Podhajsky, un paysage de rêve qui se rétracte sans cesse. La synesthésie, qui se manifeste pour Podhajsky par l’apparition de couleurs avec des sons, joue un rôle important. La musique devient un galet jeté dans une mare de couleurs à l’intérieur de l’esprit, provoquant des ondulations qui se propagent et des nuances qui font surface.