A Poor Sort of Memory

A Poor Sort of Memory – Pour réaliser les photographies de sa première monographie, A Poor Sort of Memory, Tracy L Chandler est retournée dans sa ville natale, dans le désert californien, non sans ambivalence. « En revisitant d’anciennes cachettes dans des lavages en béton et des couchettes privées dans des formations rocheuses, je me suis souvenue d’un passé chargé de traumatismes et de mon désespoir à trouver à la fois un sentiment d’appartenance et un moi indépendant », explique-t-elle. Les explorations de sa jeunesse ont été un moyen d’échapper au chaos morbide de sa maison familiale et de trouver refuge dans les périphéries.

Ainsi, dans ces images, il existe un contraste palpable entre la sérénité du paysage minimaliste et les sentiments inébranlables de claustrophobie et d’aliénation de l’artiste. Alors qu’elle naviguait à nouveau sur ce terrain, elle s’est trouvée confrontée au dilemme de réconcilier la réalité objective qui s’offrait à elle avec les vérités subjectives de ses souvenirs : « Je me suis retrouvée à chasser des fantômes et à échapper à des monstres », dit Chandler, “et j’ai lutté pour séparer la mémoire de la fantaisie et la réflexion de la projection”.

Plutôt que de fuir cette ambiguïté, Chandler a accepté le rôle de narratrice peu fiable, utilisant les vestiges de son histoire pour créer une nouvelle fiction photographique. « Est-ce que je crois que faire des photos ramènera une sorte de vérité ? » demande-t-elle. « Mon expérience est tout le contraire. Au lieu de cela, le travail a semblé l’enfoncer davantage dans le trou du lapin, évoquant les paroles de la Reine blanche à Alice : « C’est une pauvre sorte de mémoire qui ne fonctionne qu’à l’envers ».

Exemplaires signés.