CALAMITA/À

CALAMITA/À -Dans la nuit du 9 octobre 1963, 270 millions de mètres cubes de roches, de terre et de détritus se détachent des pentes du Monte Toc auxquelles ils étaient accrochés depuis la préhistoire. Un gigantesque glissement de terrain de plus de deux kilomètres de long, l’un des plus destructeurs de l’histoire de l’humanité, est tombé dans le lac formé par le barrage de la rivière Vajont. L’eau a dépassé la limite de sécurité du réservoir, emportant les villes et villages environnants : une énorme vague de 60 millions de mètres cubes d’eau et de boue a débordé du barrage et s’est déversée sur le fond de la vallée. Selon les estimations des rapports d’experts présentés dans le cadre de la procédure judiciaire, l’énergie de l’onde de choc produite par l’explosion et par la masse anormale d’eau canalisée dans la vallée du Piave équivaut à deux bombes atomiques du type de celle larguée sur Hiroshima, soit environ 40 kilotonnes de TNT. Le barrage, achevé en 1959 et à l’époque le plus haut du monde, n’a pas subi de dommages majeurs. La vallée du Piave s’est transformée en un lugubre paysage lunaire, une immense masse de boue et de débris. Rien ni personne n’a pu résister à la fureur de la catastrophe. La puissance de l’explosion et les inondations ont détruit de nombreux villages, tuant environ deux mille personnes.

CALAMITA/À a impliqué plus de cinquante auteurs et chercheurs en leur demandant de réfléchir aux thèmes de la représentation de la catastrophe. Cela s’est fait par le biais de projets spécifiques et en encourageant la pensée critique sur des questions telles que : la transformation du paysage, l’exploitation des ressources énergétiques, la relation entre l’homme, la nature et le pouvoir, la marginalisation sociale des minorités et l’identité individuelle et collective.