Elk

Elk a débuté en juin 2003 et, au cours des quatorze années suivantes, 34 numéros ont été publiés, toujours dans le même format photocopié 5 3/8 × 8″, cousu à cheval, d’une soixantaine de pages, avec un intérieur en noir et blanc et une couverture en couleur. À la fois ruminatif et grossièrement construit, il s’appuie sur un conduit de connexions spontanées glanées à partir de matériaux trouvés, assemblés en associations parfois directes, mais plus souvent énigmatiquement allusives. Chaque page présentait des duos d’images et de textes empruntés à une pléthore de sources, des photographies de livres et de périodiques peu orthodoxes, des œuvres d’art, des documents historiques, des lettres, des poèmes, des courriels non sollicités, des notes de synthèse et des publicités, les plaçant dans des contextes singuliers dans le but de dégager des affinités métaphoriques et métaphysiques évocatrices, intégrées dans des vibrations formelles et compositionnelles. Reproduisant et remettant à l’échelle chaque image ou extrait, l’œuvre distille une combinaison de matériaux sources souvent peu familiers qui nient les notions de distinction entre les enceintes du grand art et les diverses effusions souterraines, créant par la clarté de l’intention une entité éphémère aux origines mystérieuses. Apparemment dépourvus de tout thème identifiable, bien qu’agencés avec une sensibilité catholique lointaine et discriminante, les contenus collaboratifs d’Elk sont liés les uns aux autres par des méthodes tangibles mais récurrentes et inquiétantes.