Félix

Félix –  » Tout est plutôt vieux, plafond qui s’effrite, peinture détrempée, c’est l’usure de la fatigue, des raisons sans raison fournies à la veille de la détérioration – architecture léthargique – les couvertures arrière jonchent le sol, c’est de la littérature, en attente de moments qui sont venus.  »

Cet extrait d’une pièce inédite de Félix Le Saiz, reflète en quelque sorte l’esprit de cette série. Usure de fatigue, raisons sans raison, quatrièmes de couverture, littérature en attente de moments qui sont (déjà) venus : tout est là, sur ces flyers, leurs images glanées par le photographe, pendant huit ans.

L’emploi du mot littérature n’est pas exagéré : avec ces chats perdus, dont on entrevoit l’aura plus que la silhouette, dont on perçoit les yeux – parfois un seul – plus que les expressions, chaque image d’un pan de mur qui semble s’effriter, raconte une histoire. Les contempler, c’est se perdre dans un territoire désormais non humain, ou si peu encore, un territoire en marge, parcouru par des créatures furtives et familières de la survie, telles que celles qui hantent certains films des années soixante-dix, films de résilience et de nostalgie.