Palinopsia

À l’ère de la numérisation, le flux ininterrompu d’images stockées dans le nuage comble les lacunes de ce qui pourrait être oublié. Dans Palinopsia, Michaela Putz s’est penchée sur ces implications de la technologie, du stockage virtuel des images et de la mémoire. Les propres archives d’images de l’artiste, issues de différentes phases de sa vie et stockées sur ordinateur et smartphone, lui servent de matière première. Dans une sorte de rétrospective numérique, celles-ci sont photographiées et documentées directement à partir de l’écran, les empreintes digitales et les restes de poussière sur celles-ci étant également enregistrés, ainsi que le pointeur de la souris et les artefacts numériques qui sont créés en zoomant sur les images. Parfois, elles sont retouchées numériquement et tachées, d’autres fois, elles ont été prises plusieurs fois avec l’appareil photo du smartphone, ce qui les rend pixelisées, dissolvant légèrement l’image originale. Par ce biais, les œuvres visent à sonder visuellement les écarts entre la mémoire humaine et la mémoire numérique, en rapprochant les images numériques constituées de données brutes de l’éphémérité et de l’imprécision de la mémoire humaine. Réaliser une publication avec ces images permet non seulement d’établir un lien entre elles, mais aussi de réfléchir à la manière dont nous traitons les images analogiques et numériques. Même si les images numériques semblent n’être que des données, elles sont constamment touchées : Nous les effaçons et les balayons, zoomons et tapotons sur elles à travers l’écran. Le livre tente de prendre en compte ces différentes qualités et de relier les processus numériques et analogiques de regard sur les images de notre passé.