Pillars Of Home

Pillars Of Home – Le temps au travail, ce temps qui se précipite, toujours trop court, c’est ce que Csilla Klenyànszki aborde dans ses jeux performatifs et photographiques. Bien sûr, cette démarche artistique est assumée, se définissant par une somme de contraintes que l’on pourrait reprendre ici comme suit : la sieste quotidienne d’un enfant, le cadre domestique imposé par cette sieste, ou encore trente minutes pour la création. Pillars of Home est une série de variations sur un même thème aussi vertigineux qu’absurde. En trente minutes chrono, dans ce cadre restreint et avec pour seuls outils des plantes, des gobelets en plastique, un aspirateur, une table, une chaise, une théière et d’autres ustensiles (en y incluant son propre corps, objet qu’elle n’hésite pas à mettre à contribution et à contorsionner), l’artiste fournit quatre-vingt-seize réponses en équilibre fragile entre le sol et le plafond de son appartement. On est amusé par l’une, stupéfait par l’autre. Pourtant, aucune n’impose une supériorité car, plus que la forme, c’est le processus et l’accumulation d’expériences que le photographe souhaite mettre en valeur : non pas la beauté de la sculpture ni l’habileté de son assemblage, mais l’action d’un artiste qui souhaite opposer au temps une fantaisie espiègle et vitale. Ephémère, certes, mais certainement pas anodine.