Profane n°17

Profane n°17 – Nous avons décidé de prendre les animaux au sérieux. Chats, chiens, vaches et insectes figurent, ou plutôt se sont faufilés dans ces pages, et nous montrent qu’il peut y avoir d’autres façons d’embrasser la réalité, de la saisir ou de l’habiter. D’être sensible à sa beauté. La leur semble les guider, alors soyons attentifs. Aux faucons pèlerins, aux hirondelles, aux oiseaux de nuit et à bien d’autres espèces reconnaissantes de la maison de Jacques et Mariek. Leur hôte nous dit qu’ils n’ont jamais été aussi nombreux, comme si leur présence et leur retour confirmaient l’importance d’un espace digne d’être préservé, reconnaissant sa puissance, son âme. Ils s’y sentent chez eux.

Les animaux sont là, même quand ils ne sont pas là, toujours présents dans l’imaginaire des humains (ceux qui rêvent encore) qui aiment les représenter : animaux de ciment dans les jardins spontanés, animaux de pigments dans les tableaux qui célèbrent le caractère éphémère de la vie, et même bibelots de verre dans un salon… Ailleurs, des vaches robustes et des chevaux fougueux ont rejoint le parcours créatif d’un autre humain : ils prêtent patiemment leurs flancs à Lionel qui, en sculptant sur leur pelage, donne vie à de nouveaux mondes. Emil, un chien hirsute, a gentiment laissé sa queue poilue servir de pinceau pour illustrer un texte sur la possibilité d’artistes animaux. Chez Profane, nous ne reculons devant rien, et en conférant aux animaux un statut différent, ne serait-ce que brièvement, en décryptant leurs signaux, nous remettons quelque peu en question l’idée du geste créatif, qui devient alors à la portée de tous.