The San Quentin Project

Le projet San Quentin recueille un large témoignage visuel inédit de la vie quotidienne à l’intérieur de l’une des plus anciennes et des plus grandes prisons américaines, démontrant comment ces archives de l’État sont désormais utilisées pour enseigner la littérature visuelle de ce sujet et traiter l’expérience de l’incarcération. En 2011, Nigel Poor, artiste, éducateur et co-créateur du célèbre podcast Ear Hustle, a commencé à donner un cours d’histoire de la photographie dans le cadre du projet Prison University à la prison d’État de San Quentin. Les livres et les appareils photo n’étant pas autorisés dans l’établissement, il s’en est suivi un cours peu orthodoxe avec une série d’exercices de cartographie inventifs : les étudiants ont créé des « photographies verbales » de souvenirs pour lesquels ils n’avaient pas de documentation visuelle et ont annoté des images emblématiques de différents artistes. Après le premier semestre, raconte Poor, « un étudiant m’a dit qu’il pouvait maintenant voir de la fascination partout à San Quentin ».

Lorsque Mme Poor a eu accès à des milliers de négatifs dans les archives de la prison, réalisés par des agents pénitentiaires d’une autre époque, ces images du quotidien de San Quentin sont rapidement devenues des rampes de lancement pour les observations pointues de ses étudiants. Du banal au brutal, en passant par des moments de répit distincts, les images de ces archives ont donné à ceux qui ont participé au projet l’occasion de partager leurs histoires et leurs réflexions sur l’incarcération.