Dans Billions Served, Richard Renaldi propose une nouvelle fois ses portraits
grand format comme une invitation à ralentir et à voir des scènes familières
sous un nouveau jour. Le titre, tiré directement du slogan vantard « Billions
and billions served » (Des milliards et des milliards servis), reconnaît à la
fois l’économie de la restauration rapide américaine tout en signalant que ces
milliards de hamburgers ont été servis à et par des milliards de personnes.
Contrairement à la nature des fast-foods, où des indices subtils nous guident
à travers des mouvements chorégraphiés vers un commerce et une consommation
toujours plus rapides, Renaldi invite le spectateur à faire une pause et à
participer activement à chaque instant. Ses photos en noir et blanc neutralisent
la profusion de couleurs qui attire habituellement notre regard ; les portraits en couleur placent les autres clients au centre de la scène, sortant ainsi de l’ombre où les entreprises les laisseraient s’effacer. Il en résulte
une nouvelle façon d’aborder activement ces scènes souvent fréquentées mais
rarement considérées, en mettant l’accent sur l’humanité.
