Clichés d'audiences
Clichés d'audiences
Le musée du Barreau de Paris a constitué un fond de photographies d’audience
unique par son nombre et sa diversité. Une partie de ces photographies sont
l’objet du présent ouvrage. Elles apportent des témoignages inédits des grands
procès. Elles illustrent et restituent des moments de justice très précieux.
L’instantanéité du moment permet de saisir un regard, un sourire, une attitude.
Lesquels, parce qu’on peut s’y arrêter et les scruter, livrent des informations
inédites. Là où le film se contente d’horizontalité, une photo est une victoire
sur le temps. Elle fige un regard, lequel est le miroir de l’âme. Elle en révèle
des vérités méconnues. Or, un procès est toujours un grand moment de vérité. Il
est celui où l’on s’explique, où l’on confond le coupable, celui qui panse les
plaies des victimes. Depuis que la photographie existe, elle s’est invitée dans
les salles d’audience au côté de la chronique judiciaire. Des photographes ont
pu saisir des images qui ont intéressé l’opinion comme celui de Dreyfus
comparaissant devant le 2ème conseil de guerre, à Rennes en 1899 puis les grands
procès des criminels de droit commun ou des grands criminels de guerre. Jusqu’à
ce que la cohue qui a régné aux procès de Marie Besnard, et surtout à celui de
Gaston Dominici, amène l’interdiction, en 1954, des prises de vue. Seuls les
dessinateurs de presse furent alors autorisés. Après cette date on ne trouve
plus que quelques photos volées et des poses avant et après le procès. Une
histoire en 185 images. Des personnalités demandent aujourd’hui la réouverture
des procès aux photographes.
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