L'art, c'est la vie. Else von Freytag-Loringhoven critique de Marcel Duchamp
- Authors: Éric Fassin, Joana Masó
- Publishers: MACULA
- Date of Publication: 2025-11-06
- Pages: 264
- Dimensions: 240mm x 160mm
Ce livre articule histoire de l’art, histoire culturelle et théorie féministe
autour de la première monographie en français sur l’artiste et écrivaine Else
von Freytag-Loringhoven (1874-1927). Else von Freytag-Loringhoven, surnommée «
la Baronne » par l’avant-garde new-yorkaise, longtemps oubliée, a été
redécouverte depuis quelques décennies. Plus récemment, on a même voulu lui
attribuer Fontaine, le célèbre urinoir de 1917 signé R. Mutt – il a depuis été
établi que ce n’est pas le cas. Sans chercher à remplacer un auteur, Marcel
Duchamp, par une autrice, EvFL (sa signature), Éric Fassin et Joana Masó
interrogent, à partir du féminisme, la figure même de l’auteur. Les
contemporains admiraient cette baronne allemande sans le sou pour sa manière
d’incarner Dada, dans son travail de modèle comme dans ses performances vêtue
des costumes qu’elle confectionnait avec des objets trouvés. Elle fut la
première à proposer une célébration critique de la vie dans l’Ulysse de Joyce,
que The Little Review publiait à côté de ses poèmes avant qu’un procès n’y mette
fin. Elle y développa aussi une critique amoureuse, mais virulente, du poète
William Carlos Williams ainsi que de Marcel Duchamp à l’époque du Grand verre,
qui était alors son work in progress. Contre l’avant-garde réunie autour du
salon Arensberg, qu’elle accusait de faire abstraction de la vie, EvFL
revendiquait l’idée que l’art, c’est la vie – d’une manière très littérale.
C’est ainsi qu’en guise d’introduction au recueil de ses poèmes, elle a rédigé
le récit autobiographique de sa quête de l’orgasme – ce qui achevait, face à la
censure, de les rendre impubliables.
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