Lettres à Blue Bird
Lettres à Blue Bird
« J’avais envie d’une écriture qui soit comme une chanson folk, avec ce côté
solitaire, intime, et puis par moments que le personnage ait de grandes idées...
»
Dans cette BD épistolaire, celle qui écrit est un oiseau ordinaire. Elle vit à
Glomar, où elle déprime grave. Entre deux tableaux abstraits quelle juge
insipides, elle reprend contact avec Blue Bird. Avec un vieux pote, on peut
parler sans gêne de tout et de rien.
De la pub Haribo en 3D au ciné, qui était mieux que le film ; des gros nazes
fréquentés à l’époque, qu’elle recroise ; du bibliothécaire expert en films
chelous qui la drague… Et du passé : une bande d’artistes qui ouvre un lieu de
résidence, des vacances au Glaglaland, des nuits à triper ou à traîner en ville,
de soirées en vernissages…
Tout semblait aller bien dans ce monde d’oiseaux mignons, dessinés de façon
minimaliste sur des fonds éthérés et chatoyants au feutre à alcool… Mais ce qui
ressemble à un livre jeunesse va progressivement tourner au vinaigre… Pourquoi
n’a-t-elle jamais trouvé sa place dans ce collectif ? Ses potes l’ont-elle
harcelée et gaslightée ou était-elle juste un peu bourrée ? Étaient-ils possédé
par un démon ?
Toutes les questions banales ou paranormales ne seront pas résolues, ce qui fait
le charme drôlatique de ce surprenant récit de l’ordinaire qui part en vrille,
aux envolées graphiques étourdissantes. L’auteur s’amuse avec les codes
épistolaires, romantise des faits banals, donne à son personnage un style
désabusé et moqueur. Son récit évoque à coup d’envolées graphiques et d’humour
tantôt potache tantôt mordant, la dépression, la joie d’une amitié nouvelle et
la mesquinerie des vieux potes…
Pig Paddle Mannimarco sait nous mener là où ne s’attendait pas du tout à aller.
De ses paysages chauds et vibrants, aux traits épais, émane une atmosphère
tantôt légère ou mélancolique, fantastique, déstabilisante et drôle à chaque
page.
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