Too Many Products Too Much Pressure (Signé)
Too Many Products Too Much Pressure (Signé)
« You gotta love it », déclare Bill Delaney, 65 ans, vendeur de produits de
beauté dans la région de Los Angeles. Oui, il faut aimer ça. Il faut aimer
l’agitation, les tournées des salons, les argumentaires commerciaux répétés,
le flirt et le marchandage; les appels incessants, toute la semaine, du lundi au
dimanche, toute la journée, du matin au soir. Il faut aimer cette danse là, ce
rythme, ce « territoire ». En 1980, alors qu’elle debute un Master d’art à San
Francisco et qu’elle se passionne pour la documentation du travail et des
travailleurs, Janet Delaney se lance dans ce projet d’une semaine avec son père,
bientôt à la retraite. Les journées sont longues et épuisantes mais, par
l’activité incessante du père, une énergie certaine se dégage des photographies
de la fille. En dépeignant les salons de beauté avec une distance critique (elle
a, après tout, grandi à une époque où les rôles de genre restreints et la
culture de consommation capitaliste étaient remis en question), Delaney crée le
récit d’une journée type d’un vendeur, empreint d’un certain humour de
roman-photo. Elle entrevoit, aussi, le travail de son père sous un jour nouveau
: le dur labeur, les moments de famille manqués, les weekends passés ailleurs et
la frustration professionnelle deviennent le témoignage des efforts paternels
pour offrir à ses enfants ce que lui-même n’avait pas reçu, ils deviennent le
témoignage de son amour.
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