Tout ce que je ne t'ai jamais dit
- Authors: De (auteur) Maïté Grandjouan
- Publishers: FREMOK
- Date of Publication: 2025-11-21
- Pages: 124
- Dimensions: 325mm x 250mm
« Ça m'intéresse de mettre des artefacts humains dans des espaces naturels, et
inversement une nature qui s’introduit dans les habitations. Ça crée un trouble.
En général les humains préfèrent quand ces deux choses sont bien séparées. »
Récit sur le deuil amoureux, le souvenir et l’absence,Tout ce que je ne t’ai
jamais dit est une traversée brûlante de lieux hantés par nos troubles
intérieurs. Une méditation tourmentée à la portée universelle, au cœur de notre
intimité, qui parvient à évoquer nos relations et nos blessures quasiment sans
mots ni personnages. On y navigue entre des paysages aux couleurs vibrantes à
l’encre et à la gouache, indiciblement menaçants, et des refuges intranquilles,
envahis par une présence extérieure.
Sous un ciel dilué, un orage gronde, lourd de tout ce que l’on a pas su nommer
ou dire. Chaque image, chaque paysage est une histoire à part entière, tissée
d’ambiguïtés, où le calme cache quelque chose. Tout ce que je ne t’ai jamais dit
se lit l’imaginaire à vif, flottant dans un réalisme magique aux accents fauves,
spectaculaire et troublant. Des objets perdus dans la nature évoquent ce que
nous avons laissé en chemin, les maisons où s’infiltrent les éléments disent une
intériorité devenue invivable. Mais l’ensemble est inondé d’une chaude lumière,
tout part d’un élan vers la clarté.
Autour des thèmes centraux évoqués en filigrane gravitent des sujets connexes,
comme refoulés mais bien présents, grâce à la polysémie d’images virtuoses.
Marquée par Lynch ou Alex Barbier, la voix de Maïté Grandjouan est unique par sa
puissance évocatrice et narrative. L’éclat de couleurs quasi surnaturelles,
l’atmosphère fantastique rendue palpable par le travail des textures, le silence
obstiné créent un récit trouble, habité par nos peurs profondes, nos souvenirs
maudits… Ses rares personnages sont des reflets ou des mirages, voués à laisser
la place au paysage. À nous de projeter nos intuitions dans le champ qui nous
est laissé, d’habiter les lieux, de nous perdre, de renouer avec nos peurs et
avec ce qui nous rassure.
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