Landslag

Landslag – Bastien Santanoceto voyage et photographie, les images qui en résultent sont belles, rugueuses parfois et toujours étrangement muettes. Des images qui ne disent rien d’autres que la minéralité de la pierre, le froid de la glace ou le souffle d’une tempête.

De cette évidente frontalité au réel, de ce sens du détail c’est un atlas de formes métaphysiques un corpus de panoramas et de micros paysages sans échelle, qui nous ramènent aux origines d’une nature vierge et volcanique, l’Islande.
L’impression des images en négatif sur du papier noir avec de l’encre argenté donne à voir par une double inversion technique, ces photographies dans leur matérialité la plus simple, une épure de formes et de lumière.

Il faut se plonger dans cette pérégrination visuelle pour ressentir au fil des pages l’étrange attraction tellurique de ces paysages vierges d’où surgissent parfois quelques traces fragile d’une activité humaine réduite à sa plus simple expression, un chemin, un fil télégraphique, une minuscule silhouette peut être. Rien n’est sûr… Et par l’épure visuelle à laquelle se soumet Bastien Santanoceto, le lecteur se prend à remarquer la masse obscure du matériau photographique, son négatif. Ainsi la composition en creux de ses images laisse la part belle aux vides et à l’absence, «Ce que nous voyons n’est pas fait de ce que nous voyons, mais de ce que nous sommes.» (Fernando Pessoa / Le livre de l’intranquilité de Bernardo Soares / 1982.), ces paysages en attestent.