Living Trust

Le travail d’Ellison, basé à Los Angeles, s’intéresse au langage du privilège à travers des images méticuleusement étudiées, souvent réalisées dans des mises en scène et des interventions performatives dans le langage visuel de la photographie.

À première vue, de nombreuses images d’Ellison semblent reproduire légèrement les habitudes et les goûts des familles blanches aisées de la classe moyenne supérieure : légumes biologiques, thérapies de bien-être, vêtements de sport performants, crosse et aviron, portraits de famille sur les cartes de Noël. Cependant, sous cette image se cache un profond réseau d’enquête sur la façon dont la blancheur et les privilèges sont maintenus et diffusés, qu’il s’agisse de ce que vous mettez dans votre corps, de l’autocollant sur votre voiture, des problèmes de santé dont vous pouvez vous inquiéter ou de la qualité de l’air que vous respirez.

De nombreuses images de Living Trust utilisent une recette de scénarios soigneusement construits pour remettre en question la façon dont la photographie perpétue ces distinctions. Tout au long de son travail, Ellison paie des acteurs et des mannequins pour qu’ils se mettent en scène et prennent l’apparence de personnages génériques, rappelant parfois des tropes commerciaux ou publicitaires. Dans cette rupture des frontières entre les différentes règles de la photographie, le travail d’Ellison va au-delà d’un fétichisme ou d’une répudiation des habitudes riches, en faveur de quelque chose de plus ambivalent et inconfortable. À travers des réseaux d’associations s’étendant sur différents styles photographiques, Living Trust est une anthropologie de l’Amérique W.A.S.P. – où la quête de l’authenticité et du bien-être est esthétisée, internalisée et marchandisée.