And Into The Forest I Go
And Into The Forest I Go
Et je vais dans la forêt, pour perdre la tête et me retrouver. - John Muir Alex
Llovet nous offre son travail le plus documentaire, sans perdre le regard
poétique et le caractère conceptuel qui le caractérisent : un projet développé
pendant dix ans dans les bois qui entourent sa maison. La forêt est l'archétype
de l'état sauvage, elle représente l'indompté et, en tant que telle, elle
devient souvent un lieu d'évasion, un refuge dans lequel se cacher et maintenir
l'anonymat. Par son obscurité et son enracinement, elle symbolise également
l'inconscient et un espace magique ancestral dans lequel on peut se connecter
aux puissances élémentaires qui y résident et renouer avec des parties inconnues
ou oubliées de notre être. Dans la forêt, on peut échapper à la société, mais
pas à soi- même. À la périphérie de Barcelone se trouve l'un des plus grands
parcs périurbains du monde : le massif boisé de Collserola. Lieu d'évasion mais
aussi terre promise, les premiers colons sont arrivés au milieu du siècle
dernier, fuyant leur lieu d'origine à la recherche d'une nouvelle opportunité,
transformant ces montagnes en une sorte de « farwest catalan ». Depuis lors,
nombreux sont ceux qui se sont retrouvés ici, y compris l'auteur, pour des
raisons très différentes. Mais ils ont tous quelque chose en commun : ils vivent
parmi les arbres, immergés dans la forêt et en relation intime avec elle, de
sorte qu'ils l'ont peu à peu domestiquée, modifiant le territoire pour l'adapter
à leurs besoins. En effet, la proximité de la grande ville la rend facilement
accessible et donc vulnérable. Mais la forêt est puissante et n'a jamais cessé
d'exercer des forces invisibles sur ses habitants, marquant de son empreinte
leur habitat et leur esprit.
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