Beautés désordonnées
- Auteurs: Introduction de Jean-Hubert Martin
- Éditeurs: VALLOIS
- Date de publication: 2025-10-14
- Pages: 160
- Dimensions: 280mm x 220mm
A l'occasion de la foire Fine Arts Biennale au Grand Palais à Paris du 20 au 24
septembre 2025, cinq galeries se sont regroupées pour offrir sur un grand stand
une exposition hors du commun.
Les galeries 1900-2000, Brimo de Laroussilhe, Clavreuil, Didier Claes et Georges
Philippe & Nathalie Vallois, opérant dans des domaines artistiques différents
collaborent pour présenter une exposition unique les réunissant. Elles ont mis à
la disposition du commissaire Jean-Hubert Martin un grand nombre d'œuvres dont
elles disposent, afin qu'il opère dans ces fonds une sélection aboutissant à une
exposition décloisonnée. C'est vraisemblablement la première fois qu'un
regroupement de galeries confie une telle tâche à un conservateur de musée.
L'exposition Carambolages réalisée par Jean-Hubert Martin au Grand palais en
2016 a démontré qu'une approche sensible de l'art pouvait coexister avec les
catégories conventionnelles de l'histoire de l'art. Mettant le curseur plus du
côté de la sensualité que de la connaissance, il entend privilégier un accès
plus émotif et direct aux œuvres.
Cette approche libérée de l'art correspond d'ailleurs à l'attitude décomplexée
de bien des collectionneurs qui n'hésitent à mélanger les origines et les
périodes. Certains vont jusqu'à construire leur collection à partir de souvenirs
personnels, justifiant ainsi la dénomination de "collection privée". Point n'est
besoin d'être versé en histoire de l'art pour éprouver une émotion devant une
œuvre.
L'exposition Beautés désordonnées renonce au paradigme linéaire et
évolutionniste habituel pour rappeler que chaque époque va chercher dans le
passé des justifications à sa création. La culture n'existe que dans le présent
et tout ouvrage touché par notre œil nous est contemporain.
Cette présentation entend de ce fait se rapprocher des amateurs en leur
suggérant des associations entre des œuvres hétérogènes que l'histoire de l'art
aurait encore bannies dans un temps récent au nom de leur absence direct de
contact. Or voilà bien longtemps que les artistes, faisant fi de toute
hiérarchie, puisent leur inspiration dans les domaines les plus variés, allant
jusqu'à l'art populaire, dont la définition reste à préciser tant elle est
débitrice de notre culture. On sait combien les artistes ont été inspirés par
les arts dits primitifs, au point d'en devenir eux-mêmes les collectionneurs,
tel que le N'kisi (&l" fétiche à clous ») du Congo qui a appartenu à Arman. Il
n'est que de se rappeler les images découpées et les cartes postales d'œuvres
les plus variées que quasiment tous les artistes punaisent au mur de leur
atelier pour leur servir de références.
C'est ce regard créatif, ouvert et généreux qu'entend restituer le catalogue,
richement illustré, de cette exposition, laissant libre cours à l'interprétation
de chacun pour stimuler les plaisirs de l'imaginaire.
Share




