Chaïm Soutine
Chaïm Soutine
On pourrait raconter qu’il est né à la fin du dix-neuvième siècle dans l’Empire
russe, qu’il a rejoint Paris en 1912, qu’il y a fait la connaissance de son ami
Modigliani, et qu’il y a vécu dans la misère de longues d’années, avant de voir
un collectionneur américain, Albert Barnes, découvrir sa peinture et lui donner
le statut qu’elle se devait d’avoir. Mais qu’en est-il d’approcher l’oeuvre de
Soutine, d’en dire la présence même ? Certains s’y sont attelés. Et notamment
l’historien d’art Élie Faure, qui a connu et protégé Soutine (au point de
l’héberger et de payer certaines de ses dettes) qui s’est enthousiasmé pour
cette œuvre en lui consacrant cet essai passionné, pertinent, dans lequel il
pourra déclarer que "Soutine est peut-être, depuis Rembrandt, le peintre chez
lequel le lyrisme de la matière a le plus profondément jailli d’elle, sans
tentative aucune d’imposer à la peinture, par d’autres moyens que la matière,
cette expression surnaturelle de la vie visible qu’elle a charge de nous
offrir."
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