DADO, LE TEMPS D'HEROUVAL
DADO, LE TEMPS D'HEROUVAL
« Avec Dado », écrivait Daniel Cordier, son premier marchand avec qui le peintre
avait noué une complicité intellectuelle, « nous sommes loin de l’esthétique,
nous sommes au centre de l’humanité qui saigne, sans littérature et sans
complaisance ». En contrepoint de son œuvre démoniaque et fascinante, Dado, le
temps d’Hérouval suit les traces de l’artiste dans sa vie quotidienne, retiré
dans un hameau de l’Oise. « Un enfer », celui du monde contemporain,
« transformé en Éden », disait le peintre en évoquant les moments heureux passés
là avec ses enfants. La tendresse d’un regard, celui de son fils, le photographe
Domingo Djuric, propose une perspective nouvelle pour aborder l’univers du
peintre, qui affronte courageusement l’horreur du monde. Dans la maison-atelier
d’Hérouval, entourée de forêts et d’un étang, on retrouve « le côté cour des
miracles » que Dado affectionnait. On peut voir les créatures infernales prendre
vie sur les toiles, alors qu’une cigarette au coin de la bouche du peintre se
consume, qu’autour les fauteuils collectionnés s’empilent, les inquiétantes
poupées de Hessie font signe, les chiens dorment, les chats veillent parmi les
volatiles empaillés et les vieux ossements, les enfants jouent.
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