DAVID EN FURIE
DAVID EN FURIE
Quatre anciens copains de fac se revoient lors d’un vernissage d’expo et fêtent
leurs retrouvailles dans un bar. Ils se remémorent le bon vieux temps des cours
d’arts plastiques, des dortoirs à la cité U, des parties de foot… Mais les
souvenirs ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Si à l’époque, Da Wen est le
leader et tombeur de la bande, ce n’est clairement pas le cas de Xiao Bao.
Oreilles décollées, coupe playmobil et lunettes cul de bouteille, ce grand
dadais timide avec les filles et souffrant d’un complexe d’infériorité, est la
tête de turc de ses camarades de chambrée. Pour encaisser les humiliations, il
invente en rêve un alter-ego costaud à tête de lapin-panda qui, avec l’aide de
ses héros d’enfance (Michaël Jackson, Zorro, une tortue ninja, ou Maradona) le
venge de toutes les avanies subies. Mais toute la frustration et la rage
contenue de Xiao Bao va bientôt prendre des proportions démesurées et convoquer
un monstre incontrôlable à la figure du David de Michelangelo ! Dans cette
première bande dessinée de 428 pages qu’il a mis quatre ans à réaliser, Newliu
nous entraîne dans les pensées et les rêves d’un adolescent tourmenté victime de
bullying. Le récit mélange les souvenirs racontés par 4 amis et des scènes
muettes qui sont le fruit de l’imagination du personnage principal Xiao Bao. Si
Newliu pose au départ tranquillement les bases de son histoire, le calme laisse
place à une tension de plus en plus intense pour arriver à un climax explosif
digne d’un film d’horreur et à un final inattendu. Inspiré par le cinéma muet,
les grands classiques en noir et blanc et les films de Takeshi Kitano, l’auteur
mélange les genres et les styles avec une liberté créative surprenante. Il
jongle tour à tour avec un trait réaliste et un dessin qui vire parfois
carrément au cartoonesque pour créer des ambiances dramatiques surprenantes.