Éloge de Marcel Broodthaers
Éloge de Marcel Broodthaers
« Avec les arts plastiques, je n’ai pu que m’engager en terrain ennemi », disait
Marcel Broodthaers. Quel est le sens de cet engagement ? Quel est l’enjeu du
combat qui le conduit à la douloureuse décision de délaisser le champ de
l’écriture poétique ? Son œuvre multiforme déjoue les interprétations. Plusieurs
fils s’y tressent, selon une logique originale que déploie cet Éloge. Les
références essentielles en sont Mallarmé, qu’il tient pour « l’inventeur de
l’espace moderne », Magritte, à qui il fait crédit d’un « resserrement de la
notion de sujet » et Lacan, pour qui « la vérité a structure de fiction ». Une
poétique de l’objet et de l’absence d’objet s’en déduit, ainsi qu’une pratique
ironique des équivoques de la communication. S’y dessine la figure d’un artiste
génial, qu’on n’a pas fini de découvrir.
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