Giulia Andreani
Giulia Andreani
Catalogue publié à l’occasion des expositions à Labanque, Béthunes
(9 mars-28 juillet 2019), au musée des Beaux-Arts de Dole (5 octobre
2019-2 février 2020) et à la galerie Max Hetzler (12 septembre-31 octobre 2019).
Dans son travail, Giulia Andreani réinterprète des photographies d’époque mais
aussi la mémoire collective. L’artiste propose une peinture qui réactive l’image
photographique, évoquant les photos de famille ou les images de groupes
utilisées par Gerhard Richter dans ses tableaux des années 1960. Elle explique
son travail ainsi : « Je cherche des photographies orphelines, qui ne sont pas
exploitables ou qui n’ont souvent pas beaucoup d’intérêt en soi. Elles gagnent
alors de l’intérêt une fois entrées dans l’atelier et immergées dans un nouveau
bain révélateur, qui est celui de ma peinture. » Voilà donc la finalité de sa
quête picturale : produire une nouvelle image par « révélation », comme l’on
plonge une photo argentique dans le révélateur. Afin de faire revivre sur ses
toiles des sujets oubliés par l’histoire, elle utilise une peinture très diluée,
avec des effets de matière, d’ombre, de coulure et un effacement permanent. Ces
images sont réalisées comme des monochromes au « gris de Payne », une teinte
magnétique qui évoque les daguerréotypes et les photos anciennes. Cette couleur
unique met une distance et uniformise la peinture de l’artiste. Giulia Andreani
opère un renversement et utilise la peinture comme « un outil de représentation
d’images marquantes de l’histoire ensevelie car considérée comme inconfortable,
problématique » et à laquelle sont attachées des personnes oubliées. Elle peint
de ce fait souvent des femmes, des figures portant une vision critique comme
dans ses œuvres réalisées lors de sa résidence à la Villa Médicis l’année
passée.
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