ID Noires
- Auteurs: De (auteur) Studio Baraka
- Éditeurs: FREMOK
- Date de publication: 2025-11-07
- Pages: 96
- Dimensions: 328mm x 230mm
72 planches dessinées à seize mains sur l’exil, partant du point de vue des
premiers concernés. Des rencontres, d’abord fragiles et franches puis
franchement enthousiastes, libératrices. Une volonté de raconter ensemble, sans
savoir très bien où on va, dans un geste partagé contre le silence, contre les
séparations imposées par l’administration, la précarité, la violence
institutionnelle. Le résultat est percutant, peu bavard mais éloquent,
magnifique : voici ID Noires, un livre qui fait du bien, un livre sur l’exil qui
dit les termes… mais en dessins.
Le Studio Baraka est monté en 2020 par quatre étudiants en BD et illustration à
l’ESA Saint-Luc et quatre artistes demandeurs d’asile engagés dans la Voix des
Sans-Papiers, collectif militant bruxellois.
Au cours de leurs ateliers s’échangent des images, des rires, des colères, de la
tristesse. Leurs récits écrits dans une circulation constante entre témoignage,
détours poétiques, fragments documentaires et expérimentations graphiques,
donnent lieu à un fanzine, un journal, des résidences et expositions...
En prenant des formes hybrides - carnet de bord, récit choral, collage de
paroles et d’images – leur langage graphique commun accueille la pluralité des
expériences sans aplanir les différences, traversant l’intimité, la politique et
la révolte.
On raconte trop souvent sur au lieu de faire avec, simplifiant l’exil en une
seule ligne narrative ou un seul visage emblématique, avec un regard extérieur
compassionnel et réducteur. ID Noires préfère l’honnêteté de ne pas tout savoir
mais de faire ensemble. Le dessin déplace le regard, montre ce que les
formulaire et les mots administratifs écrasent : l’attente, les allers sans
retour, les batailles incessantes contre une bureaucratie dissuasive.
ID Noires est une promesse tenue, une BD comme un droit à raconter sa propre
histoire sans se la voir confisquer. Cette BD s’inscrit dans une tradition qui
ne sépare pas la poésie de la politique ni l’expérimentation graphique de
l’expérience vécue. Elle témoigne que la beauté peut naître de la colère, et que
dessiner ensemble est un acte de résistance.
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