L' Attrait des larmes
L' Attrait des larmes
Pleurer au cinéma évoque deux cas de figure, les larmes des personnages à
l’écran et celles du public dans la salle. En partant de films de chevet
envisagés depuis leur mise en scène, cet essai buissonnier n’entend pas pour
autant perdre de vue l’émotion discrète qui en découle. Son auteur a pris
conscience qu’un cinéaste se révèle par la façon dont il montre ou cache les
larmes dans sa création. Près d’un siècle de cinéma parcouru, de La Passion de
Jeanne d’Arc en 1928 à Battement de cœur en 2022, une quinzaine de cinéastes
rencontrés, chacun confiant à mi-voix sa part du grand secret des larmes :
d’abord Max Ophuls et les larmes du Temps, Jean Grémillon et les larmes de
révélation, Robert Bresson et les chaudes larmes gelées, Jean Cocteau et les
larmes de diamant, puis Douglas Sirk et les larmes en miroir, Todd Haynes et les
larmes privées versées en public, Carl Dreyer et les larmes de l’âme, Jean-Luc
Godard et les larmes cinéphiles, Kenji Mizoguchi et les larmes musicales, Mikio
Naruse et les larmes du monde, Valerio Zurlini et les larmes du film, sans
oublier Alain Resnais et les larmes satiriques, Oldrich Lipsky et les larmes
comiques, enfin Lee Chang-dong et les larmes sources de vie.