La Fille à la moto
La Fille à la moto
Oser s’égarer, oublier les certitudes, lâcher prise, apprécier l’ambiguïté,
voilà à quoi vous invite Oji Suzuki quand vous entrez dans ses pages… Oji Suzuki
a été durant des années un des piliers de la revue Garo et un des fers de lance
du «gekiga». Digne successeur de Yoshiharu Tsuge, Oji Suzuki excelle dans la
description d’un Japon interlope, peuplé d’artistes à la dérive souvent
fortement alcoolisés, d’asociaux de tout poil et autres laissés pour compte du
système, dans des récits qui se lisent comme des poèmes et laissent une grande
part d’interprétation au lecteur. Délires éthyliques et beuveries sans fin
peuplent donc ce recueil composés de 9 histoires qui sont autant de portraits de
marginaux tantôt attachants ou énigmatiques, à l’image de la jeune motarde qui
donne son titre au présent ouvrage, des mangakas (dont Suzuki lui-même?) rêveurs
et mélancoliques que l’on croise dans plusieurs nouvelles, de Nobuko, disparue
mais pas oubliée, ou encore de Nagaguchi, si jeune et déjà paria… Héritier de la
Beat Generation et des idéaux contestataires de la fin des années 60, Oji Suzuki
a produit une œuvre aussi poétique que politique dont La Fille à la moto donne
un aperçu représentatif. Publié en français un peu furtivement au mitan des
années 2000, gageons que La Fille à la moto permettra de faire (re)découvrir le
travail unique et personnel d’Oji Suzuki à un plus large public…
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