La Firme - Cycle Les îles du désir
La Firme - Cycle Les îles du désir
À travers cet ouvrage, Richard Pak souhaite raconter l'histoire singulière de
cette communauté et comment elle évolue aujourd'hui avec l'héritage des
principes idéalistes d'égalité et de partage qui la fondent.
Tristan da Cunha est une minuscule île volcanique de près de 100 kilomètres
carrés découverte en 1506 par le navigateur portugais du même nom.
D'appartenance britannique, elle forme un triangle parfait situé au milieu de
l'océan Atlantique sud et constitue le territoire habité
le plus isolé de la planète, à huit jours de bateau du Cap en Afrique du Sud, et
seul moyen de s'y rendre. Le photographe français Richard Pak s'est tout d'abord
intéressé à cet archipel dans le cadre de l'anthologie qu'il a entreprise (Les
îles du désir) consacrée à l'espace insulaire.
Comme l'explique le photographe : " L'île, espace de peu de monde, nourrit un
imaginaire commun au plus grand nombre. Au-delà de l'éloignement simple, elle
induit l'idée d'une rupture avec le quotidien. Les îles fascinent le voyageur
comme elles façonnent leurs habitants. Et je ne pouvais trouver guère mieux que
Tristan da Cunha pour
entamer un cycle sur l'insularité. "
Au-delà du caractère exceptionnel de l'isolement géographique de Tristan da
Cunha, Richard Pak est fasciné par son histoire singulière et les valeurs
idéalistes fondatrices de cette communauté. Ses habitants actuels sont tous des
descendants d'exilés et de naufragés arrivés à la suite du britannique William
Glass. En 1817, alors que sa garnison
quitte l'île, lui décide de rester avec femme et enfants.
Un accord est signé entre la couronne et " the firm ", tels qu'ils s'y
désignent. Le document est considéré comme la première constitution de Tristan
da Cunha. Ses quelques articles y annoncent notamment : " nul ne s'élèvera ici
au-dessus de quiconque " ; " tous doivent être considérés égaux " et " tous les
profits réalisés seront partagés
équitablement ". Il n'y a pas de propriété privée, pas de chef, pas d'argent (la
monnaie d'échange est alors la pomme de terre), tous s'entraident mutuellement.
L'expérience utopique reste dans l'anonymat jusqu'en 1961, quand le volcan
s'ébroue. Craignant la destruction totale de l'île, l'entière population est
évacuée et propulsée
en plein XXe siècle de la Grande-Bretagne post-industrielle.
Mais les tristanais ne sont pas très impressionnés par ce monde moderne si loin
du leur et préfèrent repartir deux ans plus tard. Un véritable camouflet pour
une Angleterre qui pensait tant les sauver que les éclairer. Aujourd'hui encore
la propriété privée n'existe pas et les
terrains sont communaux.
À travers cet ouvrage, Richard Pak souhaite raconter l'histoire singulière de
cette communauté et comment elle évolue aujourd'hui avec l'héritage des
principes idéalistes d'égalité et de partage qui la fondent. Il constitue
l'aboutissement d'un travail documentaire au long
cours où le photographe vit en immersion avec son sujet, associant la
photographie à ses recherches historiques et littéraires.
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