La photo me regardait
La photo me regardait
d’œuvres d’art, Katja Petrowskaja entremêle souvenirs d’enfance, actualités,
réflexions esthétiques, historiques ou sociologiques dans une écriture délicate.
La photographie d’un mineur du Donbass, un couple de migrants syriens arrivés
sur l’île de Lesbos, un autoportrait de Francesca Woodman, une fleur nouvelle à
Tchernobyl ou un énigmatique pigeongramme : chaque fois que l’on croit deviner
le trajet d’une pensée ou d’un songe, l’autrice déplace notre regard de quelques
centimètres à peine, et cela suffit à renverser notre imaginaire. Née en
Ukraine, Katja Petrowskaja se met à écrire sur les photographies au début de
l’invasion russe en 2014, « par impuissance face à la violence ». Dans une
écriture parfaitement limpide, La photo me regardait porte une attention si
minutieuse aux choses et aux images qu’elle en fait ressentir une lenteur
inédite, opposant au bruit des guerres « des possibilités de silence et de
beauté ». Ces textes, écrits entre 2014 et 2021, dessinent « les traits d’une
autobiographie dispersée, en éclats » (Jean-Christophe Bailly). Ce livre a été
traduit en anglais, en italien, en danois et en slovaque et a reçu un très bel
accueil.
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