Le dibbouk, fantôme du monde disparu
Le dibbouk, fantôme du monde disparu
Un spectre hante l'Europe, c'est le spectre du dibbouk ! Cette âme errante, à
même de posséder les êtres vivants et de s'exprimer à travers eux, a conquis le
monde grâce à l'écrivain russe Sh. An-ski, qui en recueillit les récits lors de
ses expéditions en Podolie et en Volhynie dans les années 1910. Elles lui
inspirèrent l'écriture du Dibbouk.
Succès fulgurant dès 1920, immédiatement traduite, la pièce est jouée de
Varsovie à Buenos Aires, en passant par Moscou, Paris et New York. OEuvre
emblématique du théâtre yiddish et du premier théâtre hébreu, elle inspire
metteurs en scène et artistes de l'avant-garde juive. Adaptée au cinéma en 1937,
elle donnera le plus ambitieux des fims yiddish et l'un des derniers tournés
avant l'invasion de la Pologne.
Après la Shoah, Le Dibbouk opère encore comme oeuvre emblématique de la
fécondité du Yiddishland et comme métaphore du monde disparu. On le retrouve à
la scène, à l'écran, en littérature, ainsi que dans les oeuvres des artistes
contemporains.
Objet majeur de la culture juive, le dibbouk est une clef de compréhension d'une
identité hantée par son passé.
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