Le Fils du roi - Nouvelle Edition
Le Fils du roi - Nouvelle Edition
En 2024, La Saison des vendanges, par Eric Lambé et David B., était dans
l’exposition « Bande dessinée 1964-2024 » du Centre Pompidou, et les planches du
Fils du roi rejoignaient les collections permanentes. En 2024, Lambé a dessiné
Antipodes, scénarisé par David B.
Y a-il meilleur moment pour relire Le Fils du roi, clé et pièce maîtresse de son
travail ? Paru en 2012, exposé galerie Martel à sa sortie, ce livre monumental et
labyrinthique a acquis presque aussitôt le statut d’œuvre culte par sa
radicalité formelle. Vite épuisé, moins remarqué que le Fauve d’Or 2017 Paysage
après la bataille, l’expérience ô combien réussie a remarquablement vieilli.
« De la multiplication des images, toujours carrées, toujours au Bic,
articulées, associées, télescopées en de multiples scénarios successifs, est né
un livre superbe et inclassable qui se situe aux confins de la bande dessinée,
et même résolument au-delà. On y plonge dans un entre-deux fantastique où les
silhouettes mutantes et les formes géométriques cohabitent, où répétitions
troublantes et résonances insolites des images entre elles donnent le ton. Eric
Lambé parle d’« un récit qui se veut à la fois mélancolique et grotesque ». Mais
avec, en guise d’indices minimalistes, un coin de rue désert, un œil qui pleure
ou un moineau mort, une allusion subreptice à Picasso et une autre à Balthus, il
laisse le lecteur libre d’errer au gré de ses propres sensations, dans cet
univers comme ouaté d’un silence d’outre-monde. Grâce à un art unique de la
hachure au Bic, chaque image acquiert une texture, un modelé et une subtilité
dans les clair-obscurs, qui font toute la beauté hypnotique de ce magistral
puzzle esthétique et mental. » Jean-Claude Loiseau, Télérama
« Cette suite d’illustrations monumentales devient l’arène d’un combat, celui
d’une urgence artistique de noircir la page contre la règle, qui tente de
domestiquer cette abondance de traits sous forme de croisillons. Le Fil du roi
cherche à coucher sur le papier son désarroi, au plus près du subconscient. Et
doit se lire comme une expérience grandiose mais limite, de récit, de bande
dessinée, et de confession. » Stéphane Beaujean, Les Inrocks
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