LE MARCHEUR DE LA GARE - UNE ARCHITECTURE DES CORPS
LE MARCHEUR DE LA GARE - UNE ARCHITECTURE DES CORPS
Comment l’espace affecte-t-il le corps ? Cette question est au coeur de la
réflexion de Pauline Detavernier autour de la gare et des marcheurs qui la
traversent. Il y a différentes façons de percevoir ces derniers : en voyageurs,
en usagers, en habitués… mais aussi en tant qu’individus sensibles, clients
potentiels ou «particules» d’un flot. Ces figures de la gare sont cumulatives et
complémentaires, et s’articulent en un ballet au potentiel peu exploité. On
pourrait penser que l’aménagement spatial de la structure ferroviaire facilite
la marche ; or, il n’en est rien. Aujourd’hui comme au XIXe siècle, la gare est
un lieu agité où le voyageur inexpérimenté se sent désorienté. Les marcheurs n’y
ont pas le statut romantique du flâneur citadin ou du Wanderer dans la nature :
ils sont simplement flux. En gare, la foule prévaut sur l’individu, et ce n’est
pas une coïncidence si le piéton est très peu présent dans les réponses
spatiales mises en avant par les concepteurs et les compagnies ferroviaires.
Pourtant, le cheminement du voyageur n’est pas qu’une errance automatisée : il
ruse, s’adapte, se métamorphose tout au long du parcours qui lui est destiné. À
travers des récits et des redessins de gares historiques, Le marcheur de la gare
propose de se réapproprier l’action de la marche pour concevoir des espaces
ferroviaires plus fluides et mieux comprendre l’architecture des corps qui se
joue en gare comme à bien d’autres échelles.
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