Levants
Levants
Sous le regard amusé d’une femme voilée, un homme se déshabille et plonge dans
la rivière. Furieux de ce regard interdit, l’homme la poursuit jusque dans son
foyer. Lui, vendeur itinérant, voyage à travers le pays dans un camion rempli de
cartons, s’arrêtant au gré des rencontres. Elle, mystérieuse, cache un passé
empli de douleurs, un passé fait de musique, de contes mais aussi de violence –
et c’est là, quelque part, que réside la raison de sa main droite amputée de ses
cinq doigts. Le temps d’un voyage, ces deux vies-là vont se rapprocher, et
croiser bien d’autres vies, bien d’autres histoires, et bien d’autres destins.
Alors, à la manière des Milles et une nuits, plusieurs récits et contes vont se
suivre et parfois se répondre, dans une variation moderne et éminemment
politique; des histoires qui jaillissent de mélodies passées, pendant que des
bombes explosent, au rythme des accords de vies dissonants. Sans lourdeur ni
moralisme, Nicolas Presl aborde et questionne à travers ces pages des thèmes
comme la place de la femme dans une société patriarcale, l’influence de la
religion, mais aussi la complexité du sentiment amoureux. Désormais converti à
la couleur, mais toujours sans texte, Nicolas Presl livre avec Levants son œuvre
la plus complexe à ce jour, mais sans doute aussi la plus fine, de par le nombre
de récits qui s’y entremêlent, mais aussi de par son regard, toujours à hauteur
d’homme, qui semble vouloir comprendre et dire, bien plus qu’expliquer ou juger.
Share
