METROPOLIA
METROPOLIA
Errance dans une cité imaginaire restituée par fragments, Metropolonia invite le
lecteur à une déambulation onirique ponctuée de rencontres énigmatiques.
L'espace urbain s'appréhende par fragments, se devine au fil des silhouettes
qu'on y croise. Brumes, grains explosés, lumières parfois saturées, nuances de
gris, couleurs monochromes jouant avec des bleus froids ou des orangés chauds,
chez Bogren l'expérience visuelle se fait sensible. Où sommes-nous ? Dans une
cité peuplée de présences solitaires, immergées dans une ville aux façades qui
ressemblent à des murailles : il s'agit de voir au-delà des apparences, de
passer de l'autre côté du miroir, perdre pied pour mieux voir. Chaque image est
une vision, saisie alors qu'elle semble se dissoudre sous nos yeux : on
distingue des passages, des architectures, les couloirs d'une station de métro,
au loin une île hérissée de buildings. L'errance est aussi faite de rencontres,
de personnages saisis sur le vif, telles des apparitions, les yeux clos parfois,
enfermés dans leur monde intérieur, souvent pris en close-up. Saisir l'intimité,
dire le fragile, donner à voir l'impermanence des choses : l'univers visuel de
Martin Bogren révèle l'illusion du monde. Ses images captent sur leur surface un
réel qui se dérobe mais que l'art du photographe a su saisir in extremis, à la
dérobée. La vie est un songe et toute réalité n'est qu'illusion, pour reprendre
Pedro Calderon, et plonger dans l'irréalité demeure un plaisir.
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