Poussées techniques, conduites de découvertes
Poussées techniques, conduites de découvertes
Il s’agit toujours de suggérer une conception de la technique fondée sur une
notion de « poussée », de concevoir à partir de cette notion comment des
inventions peuvent s’installer dans la culture et de distinguer dans cette
installation deux moments, celui de l’économie et celui de la découverte. Le
livre admet une hypothèse qui n’est sûrement pas des plus fréquentes, savoir que
les opérations artistiques sont parentes de la technique et de son histoire. À
occuper pareille position nous ne sommes aujourd’hui disposés ni du côté de la
technique ni du côté de l’art. L’une et l’autre se posent séparément. Chez les
spécialistes de la technique, on ne voit pas d’inconvénient à cette séparation
quand bien même elle aboutit à laisser hors du champ le monde pourtant fort
appareillé de l’audio-visuel et des médias. Chez les artistes, ce n’est pas
négligence mais revendication : tout un ralliement s’est fait autour d’une idée
spéculative de l’art qui ne pouvait procéder que d’une prise de distance à
l’égard de la chair des techniques. S’il y a une pensée du design au deux sens
possibles de l’expression (une pensée qui s’attache à faire cas du design et une
pensée qui vient de lui), elle n’est d’aucun de ces côtés. Il s’agit, pour
rappeler une formule fameuse, de chercher à lier fonction et forme.
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