PROFANE N 18 - PRINTEMPS - ETE 2024
PROFANE N 18 - PRINTEMPS - ETE 2024
Le temps d’un verre dehors, dans ce qui fut un campus parisien. Il fait doux,
c’est la première fois qu’on vient, on attend que débute la table ronde « Poser
un regard sur ce qui nous entoure ». Alors on observe la mue du bâtiment, en se
demandant ce qu’est un tiers-lieu (p. 188). L’ancienneSorbonne Nouvelle,
construite dans les années 1970, nous fait penser à Bernard, qui fut quant à lui
chargé de cours à la fac de Tolbiac, non loin, tout en créant des tapis chez
lui, dans une tour des Olympiades (p. 32). L’architecture des années 1970
décidément. Certains l’adorent, d’autres préfèrent quitter la ville, pour aller
faire une maison en chaux et en chanvre, en phase avec la nature, avec leurs
mains et en s’armant de patience (p. 150). La ville ou la campagne. La banlieue
aussi : il fait visiblement bon vivre à Bagneux, où chaque année un rendez-vous
artistique mobilise les habitants (p. 224). S’il fallait choisir, préférence
assum��e pour un bord de mer, en Bretagne par exemple, vers Paimpol, où se
devinela silhouette de Denis qui arpente les plages à la recherche de pinces de
crabe, de carcasses de tourteau pour des sculptures minute (p. 166). Le rivage,
l’appel de la mer, la figure du marin : Hubert la connaît bien, lui qui aima
traquer des canevas représentant uniquement des pêcheurs à la pipe(p. 92).
Collectionneur dans l’âme, il a bien d’autres modestestrésors, notamment quelque
300 affiches de films où apparaît la statue de la Liberté. 300… les chiffres
donnent toujours le vertige. Celui-ci : 250 000. C’est le nombre de
photographies de cimetières réalisées par André dans le monde entier (p. 40).
C’est aussi le nombre de photos amateurs réunies par Christophe, tirées d’albums
de famille, de boîtes de photostrouvées dans les marchés aux puces et les
magasins d’antiquités de Berlin. Parmi une multitude d’autres accumulations qui
squattent son atelier d’artiste (p. 198). La photo amateur, une mine aussi pour
Jonathan, qui cherche compulsivement celles où le sujet disparaît, matrice de sa
pratique artistique (p. 54). L’album, cet abysse de l’intime, même sans
visage... Matthieu a ramené de Tokyo un épais cahier où sont collées des boîtes
d’allumettes qui disent beaucoup des déambulations d’une certaine Matsuko. Qui
était cette fille du feu (p. 108) ? De la flamme à la braise,on se prend à rêver
d’un barbecue, rituel des beaux jours. Il faudra appeler Antoine, qui sait
certainement aussi bien les allumer que les dessiner (p. 70). La table ronde va
commencer.
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