Rose
Rose
« Le rose c’est pour les filles. » Depuis les premiers colorants roses jusqu’à
Barbie, en passant par Act-up, le Rose Pompadour ou encore Paris Hilton, le rose
occupe une place singulière dans la culture occidentale, associant au féminin
tout ce qu’il colore.
Revenant sur les origines de cette association, Kévin Bideaux met en évidence
les idéologies sous-jacentes aux emplois de cette couleur. Il montre que le rose
contribue à une esthétisation du genre et à la répétition de stéréotypes : tour
à tour marqueur de beauté et de séduction, de douceur et de naïveté. En marquant
le féminin, le rose le rend superficiel et artificiel, et par conséquent
l’invisibilise. Associé au masculin, il connote l’efféminement, voire
l’homosexualité. En ce sens, le rose est une véritable « technologie de genre »,
participant constamment à la production de ce dernier.
À l’intersection des études de genre et de l’histoire de l’art, cet ouvrage
retrace la longue histoire sociale, artistique, politique et culturelle du rose
: de sa rivalité avec le rouge à son association à la fleur, en passant par le
rendu des chairs – et donc de la nudité – dans la peinture ; des évolutions de
la mode à l’opposition du bleu et du rose, ou aux usages que le cinéma, les
dessins animés et les jeux vidéo en ont fait ; de la construction de la
préférence pour le rose à sa place dans le marketing, en passant par la relation
ambivalente que les mouvements féministes et LGBTQ entretiennent à son égard.
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