Suicide total
Suicide total
Julie Doucet avait promis d’arrêter la bande dessinée et l’autobiographie. Voici
qu’elle revient sur ses mots avec une fabuleuse fresque immersive. Nous sommes
en 1989, Julie a 23 ans, elle réalise des fanzines qu’elle distribue dans les
librairies ou par correspondance. Elle entame alors une relation épistolaire
intense avec l’un de ses lecteurs, un Français qui fait son service militaire et
qu’elle surnomme « le hussard ». Les deux jeunes gens s’écrivent des centaines
de lettres et s’enthousiasment l’un pour l’autre, jusqu’à ce qu’un voyage en
Europe leur offre l’occasion de se rencontrer en chair et en os... "Suicide
total" se lit et se déroule comme un flux ininterrompu. Pas de cases, mais des
pages saturées dans un entrelacs de visages connus (celui de Julie notamment) et
inconnus, d’oiseaux, d’animaux, d’objets variés – le tout dessiné à l’encre – et
qui nous emporte comme un fleuve à remonter le temps. La machine est un peu
rouillée au début et l’autrice s’exhorte elle-même à dessiner, évoque sa
difficulté à manier les mots, avant de plonger – et nous avec elle – dans le
flot de ses souvenirs pour ressusciter l’intensité des sentiments passés. Exit
les planches et les cases, "Suicide total" a été dessiné d’un seul tenant. Afin
de rendre au mieux cette performance graphique, le livre se présente sous la
forme d’un leporello qui se déroule sur près de 20 mètres.
Share



