Synchronicités
Synchronicités
À la première image, j’esquisse un sourire. Une jeune femme blonde se tient face
à une toile de Gerhard Richter dans un musée de Baden-Baden. Elle porte une
veste ou un manteau (le cadrage ne permet pas de le préciser) dont les lignes
verticales et multicolores ressemblent à s’y méprendre à celles qui composent le
tableau qu’elle admire. S’agirait-il là d’une forme inédite de mimétisme, de
symbiose entre le regardé et le regardeur, entre l’art et l’humain ? Serait-ce
trop beau pour être vrai ? Depuis plusieurs années et désormais au fil des pages
qui vont suivre, Sophie Aaron s’emploie à nous démontrer le contraire. Sophie
mène une vie bien rangée, soucieuse du bonheur de ses proches. Elle voyage
beaucoup, toujours par monts et par vaux. Un vrai courant d’air. Je ne lui
connais qu’un vice, mais de taille. Sophie est droguée à l’art. Elle en veut
toujours plus, en demande toujours plus. Par la force des choses, musées,
galeries et foires constituent autant de salles de shoot.
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